Faire face au mal-être de ses collaborateurs
Comment faire face au mal-être de ses collaborateurs en tant que manager ?
De nos jours, les états dépressifs, les coups de blues, le sentiment de mal-être et les remises en question sont de plus en plus présents dans notre quotidien. La dépression, saisonnière ou non, et ses dérivés ne sont pas à prendre à la légère. En tant que manager lorsqu’un membre de votre équipe est concerné, vous devez trouver les bonnes pratiques pour y faire face.
Reconnaître les symptômes
Rappelons dans un premier temps que la dépression est reconnue comme une vraie pathologie et donc une maladie à part entière. Cette maladie entraîne une grande souffrance et une gêne au quotidien, ce n’est pas un mal-être existentiel ou un coup de blues passager. On distingue ainsi la déprime, qui est passagère, de la dépression dont les symptômes biens définis s’installent durablement (plus de 2 semaines).
Nous abordons donc ici les signes de la déprime, et non de la dépression.
La première étape est de constater ou de percevoir le changement d’attitude et d’humeur chez votre collaborateur. Chaque personne étant différente, il est difficile de créer une liste exhaustive des signes annonciateurs. Nous pouvons cependant citer les éléments suivants :
- Changement dans le comportement quotidien
- Peu d’implication
- Indifférence
- Perte d’intêret
- Fuite des responsabilités et sentiment d’inutilité
- Peu d’entrain
- Peu d’échange, fermé au dialogue
- Agressivité passive
- Irritabilité
- Evite le conflit et les échanges
- Productivité faible
- Absences, tête ailleurs.
- Posture, changements physiques trahissant un repli sur soi
Comment réagir ?
Dans un premier temps, parlez-en avec la personne concernée. Prenez le temps d’organiser un échange informel pour échanger sur son état d’esprit actuel, si tout se passe bien et s’il y a des requêtes ou des retours particuliers à faire. Mentionnez en amont que l’échange ne doit pas porter uniquement sur le cadre de travail. La conversation doit avoir lieu dans un climat de confiance, et la personne doit pouvoir s’exprimer librement.
Dans le cas où le dialogue s’installe, essayez d’amener l’échange sur les envies ou les souhaits de votre collaborateur. Pense-t-il à des mesures particulières ? Que serait-il possible de mettre en place pour améliorer son quotidien ? Acceptez le dialogue, en particulier si des retours et remarques sont faits à votre encontre. Restez ouvert.e à la critique et au dialogue : cet échange peut permettre de crever un abcès et de résoudre des problèmes que vous n’aviez pas identifiés.
Dans la mesure du possible, ne stoppez pas l’activité de votre collaborateur mais aménagez-la. Cela passe par le type de missions, le temps de travail, l’aménagement du temps de travail ou encore par la mise en place ou l’augmentation du télétravail. Valorisez le travail effectué, pour rassurer votre collaborateur sur sa valeur ajoutée au sein de l’entreprise. Donnez-lui des tâches qui ont du sens, qui sont importantes et concrètes. Ne déléguez pas de projets trop importants sur lesquels votre collaborateur pourrait vite se sentir dépassé. L’idée est de solliciter un minimum de participation pour que la personne se sente impliquée et à la hauteur de la tâche.
N’hésitez pas à en parler avec le reste de l’équipe, pour que tout le monde sache quel comportement adopter. L’essentiel est de montrer son soutien, de ne pas étouffer la personne mais d’être présent si elle en a besoin. Il est important de protéger le reste de l’équipe de l’impact émotionnel négatif que peut amener une personne déprimée.
En ce sens, prenez des mesures pour rendre le quotidien plus agréable. Sans se lancer dans de nouvelles routines impossibles à tenir sur le long terme et sans en faire trop, l’idée est de mettre en place de petites attentions qui bousculent et illuminent le quotidien de votre équipe. Offrir des viennoiseries, acheter des plantes, proposer une journée sur le terrain, partager à tour de rôle une “musique bonne humeur”… Installez une boîte à idées, vous pourriez avoir des retours intéressants !
Limites
Le plus dur sera de savoir garder son calme face à des situations difficiles, et de montrer de l’empathie sur le long terme. Votre collaborateur peut montrer des signes d’abattement, de passivité importante, une lenteur d’action, des montées de larmes récurrentes sans que vous puissiez y faire quoi que ce soit. Rappelez-vous que se montrer sec et exigeant ne solutionnera pas la situation, loin de là.
A l’inverse et même si la tentation est grande, ne vous mettez pas en position de sauveur. Gardez en tête qu’il est possible que la personne ne souhaite pas s’épancher sur la situation ou ne veuille pas se confier à vous. Dans ce cas, acceptez simplement l’absence de dialogue. Si le blocage persiste, proposez-lui d’échanger avec un référent dans l’entreprise.
Dans le cas où les symptômes s’apparentent à la dépression en particulier s’ils durent plus de 14 jours, n’hésitez pas à rediriger votre collaborateur vers la médecine du travail ou vers un professionnel. Un encadrement ou un suivi médical peut être nécessaire. Si vous rencontrez une situation similaire ou si vous avez besoin de conseils, n’hésitez pas à nous contacter !